# 5 - Mat Fraser parle Quarters et HWPO, Haley Adams revient sur sa santé et un petit bonus
On revient encore une fois sur les Quarts de finales, mais cette fois avec le "one-and-only" Mat Fraser. On prend des nouvelles de Haley Adams et Adrian Bozman nous explique pourquoi des V-Ups.
Talking Elite Fitness - Une conversation avec Mat Fraser (40min)
Faire les Quarts en mode Training Camp : C’était dingue d’avoir tout le monde. Les athlètes et les membres de la team
Quelle stratégie pour les Quarts ? Bien lire et maîtriser le rule book (ex : les grips sur les DL), vu que t’as pas trop le temps de faire des redo vu que les validations vidéos sont faites à la fin, faut être super prêt, être sure de pas avoir de no rep pour pas se retrouver en galère (Jason Hopper s’en est tapé une). Mon rôle c’est de bien gérer les athlètes, m’assurer que tout le monde gère son stress et les rassurer sur ce qu’ils savent faire et comment le faire. Et voilà
Comment tu vois les Tests en tant qu’athlète vs. en tant que Coach : J’utilise beaucoup mon expérience personnelle pour aider les athlètes. Déjà je me dis : Comment j’attaque ce wod, quel pace, quels types de set je mets en place …
Et après, en fonction des forces et faiblesses de chaque athlète j’adapte en réfléchissant à ce qu’il faut adapter.
Mais avec les quarts on a essayer de la jouer tranquille, juste faire les tests une seule fois. Le focus est plus sur du long terme que sur les Quarts.Développement personnel en parallèle de HWPO : Tout ce que j’ai appris depuis le début de HWPO, c’est dingue ! Avant HWPO, mon job était vraiment difficile mais super, super simple : Se réveiller, s’entraîner ! C’est tout !
Maintenant c’est de la gestion de personnes, de personnalités, savoir recadrer les choses, conseiller les athlètes, mais toujours de manière positive.
Ca m’apprend beaucoup de choses, gérer d’autres personnes que moi et m’assurer que tout le monde est content et fier de ce qu’ils font.
Par contre ca me met beaucoup de pression, parce qu’on gère quand même des athlètes de haut niveau. On sait tous que quand les athlètes performent c’est parce qu’ils sont bons, mais quand ils ne performent pas c’est la prog qui est pourrie.En tant que coach, où est-ce que tu t’es le plus développé ? Difficile !
Mais définitivement la communication, mais dans le sens de bien faire passer le bon message. Et m’assurer qu’une chose n’est pas interprétée différemment par tout le monde.Coaching à distance vs. en personne : Au max je préfère que les athlètes soient sur place, dans le Vermont. Mais pour des athlètes comme Amanda Barnhart et Katrin Davidsdottir, on peut pas leur demander de venir vivre ici. On peut leur demander de venir passer du temps quand elles peuvent. Pour limiter les frais HWPO loue maison et voiture et met à dispo des athlètes. C’est comme ca qu’on s’organise pour ces athlètes.
Mais c’est plus facile de coacher les athlètes sur place, par ex pour Mal je peux suivre ses workouts rep par rep. C’est pas le cas pour les athlètes en remote. Mais là encore la qualité des athlètes qu’on a facilite la gestion de la distance. Mais on favorise le coaching sur place. Il y a plusieurs athlètes, tous les coachs et une super ambiance d’entraînement ici.
La genèse de HWPO : Au début c’était juste un projet perso. Mais en y réfléchissant un peu on s’est demandé pourquoi d’autres sports n’utilisaient pas cette méthodologie de travail. Rob Kearny, le strongman avec qui je travaille depuis des années, fait 2 metcon par semaine. C’est un coach de Crossfit qui a découvert le strongman via le Crossfit, pareil pour les autres coachs qui connaissent le Crossfit. Donc on s’est dit “on a le moyen d’adapter ce qu’on fait à d’autres sports et de voir des résultats”.
Comment suivre l’évolution des athlètes ? C’est important de construire la confiance des athlètes, il ne faut pas regarder là où les autres (les athlètes concurrents) se situent. Mais il faut regarder, tout le travail qu’on a accompli et là où on en est aujourd’hui.
La gestion psychologique des athlètes : C’est un travail de longue haleine. Par ex, avec Mal O’Brien, ca fait un an qu’on travaille ensemble mais ca fait qu’à peu près un mois que j’ai pu voir les progrès en terme de développement de son mental, de son physique etc.. C’est pareil avec Jason. Au final c’est du “jour après jour”, on progresse pas à pas.
Et spécifiquement pour Mal O’Brien ? Elle a toujours le même drive et la même mentalité. Sa technique est nickel.. Son état d’esprit et sa confiance sont au top. Il y a quand même des éléments qui sont plus faciles à gérer que d’autres, mais au final elle est toujours meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était hier et c’est juste ça qu’on veut !
Comment être un meilleur coach (pour HWPO) ? Déjà, j’essaie parler de plus en plus de coach. Par ex, l’année dernière on a le crew de Underdogs. J’ai pu passer du temps avec leurs coachs, et parler de choses comme : vous gérez comment vos cycles de force ? Y’a un(e) athlète qui est en larme depuis une heure vous gérez comment ? etc.. Tout ce genre choses. Pendant les compétitions, je fais le point avec les athlètes avant et aprés, pour savoir ce qu’ils ont aimé/pas aimé. Le but c’est d’avoir une relation ouverte et basée sur la confiance avec ses athlètes.
Donc parler avec beaucoup de monde et être ouvert aux retours de ses athlètes.Des objectifs “fitness” à venir ? Je m’étais mis en tête de squatter un certain poids, j’avais pas squatté depuis 2 ans. J’ai repris un programme et au bout de 3 semaines, je me suis pété le genou (ligaments croisés et ménisque) au Jui-Jitsu Brésilien. Donc là c’est compliqué. Même pour bosser à la DB, c’est galère car il faut qu’on me l’apporte.
Avant la blessure, c’était comment ton entraînement ? Je m’entraîne toujours, toujours à fond. Mais là c’est différent. Avant j’avais que ca à faire. Là j’ai pleins de choses à faire.
Quels sont les projets futurs pour HWPO ? Pour commencer, je suis super excité pour notre nouvel espace/environnement. On a mis en place tout ce que j’ai toujours voulu avoir pour m’entraîner.
Ensuite, la chance de pouvoir échanger avec de gens différents qui arrivent à performer dans leur domaine grâce à ce que l’on propose.Est-ce que la compétition te manque ? Non ! Absolument pas ! Déjà quand j’étais compétiteur je savais que ma carrière arriverait à terme un jour. Je suis fier de ce que j’ai fait et je voulais finir à 40 ans à faire les choses à moitié.
Je voulais passer du temps en famille, travailler avec des athlètes, développer mes projets. Voilà, en fin de compte j’étais prêt à passer à autre chose.
La totalité de l’interview, en anglais
VNR #103 - Haley Adams sur la santé mentale, troubles de l’alimentation et le chemin qu’il reste à parcourir (57min)
Dans cette longue interview, Haley Adams revient sur les raisons qui l’ont poussée à se retirer de la compétition cette saison, les problèmes de
Petit rappel sur ton parcours dans le Crossfit : J’ai découvert le Crossfit en 2015, j’avais 14 ans. Je venais tout juste d’arrêter la gym en compétition et je savais que je voulais faire du Crossfit en compétition. En 2016 je fais les Open, et je fini 2e dans la division 14/15. Donc après seulement quelques mois je me qualifie aux Games. Je fais les Games dans cette division (Teens) et je fais 2e, 2e et 1ère.
Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié, j’y vais à fond. Le Crossfit c’était ma vie, je ne sortais pas avec mes amies, je pesais tout ce que je mangeais. Je comptais mes macros à la cantine du lycée !
En 2017, je me qualifie aux Regionals et c’est là que je commence “à me faire un nom” car j’avais 16 ans et j’étais là en indiv. Ca c’était vraiment une grosse étape pour moi.
A partir de 2019 je suis qualifiée aux Games en individuelle.A partir de quel moment tu as senti que les regards étaient tournés sur toi et quelle type de pression est-ce que ça t’a rajouté ? Ca a vraiment commencé à partir des Regionals de 2017. En 2018 quand on appelait mon nom sur le floor, les gens me supportaient etc. J’avais un peu la pression mais pas tant que ça car j’allais quand même aux Games mais en catégorie Teens.
J’ai vraiment commencé à sentir une grosse pression après les Games de 2020 où j’ai fini 4e et donc pas sur le podium. J’ai commencé à me dire “Mais si j’avais si ou ça..”. D’autant plus que la saison 2020 a été super longue et la 2021 est arrivée rapidement, j’étais épuisée et je n’ai jamais pu prendre le temps de vraiment récupérer mentalement et physiquement. C’est à ce moment où les choses ont commencés à partir en vrille.Quand on parle de pression, qu’est-ce que veut dire pour toi ? C’est un comme un job que tu veux plus faire. Par exemple, si je rate le podium je me dis que j’ai tout raté etc. Si je ne réussi mon 1RM Clean chaque jour, je me sens nulle et je vais aller me punir en faisant un 30 Squat Clean à 90%.
Donc l’année d’après (2021) quand je me suis retrouvé 5eme, ca m’a anéanti.
Pourtant d’un côté j’avais beaucoup de gens qui me supportaient et m’encourageaient mais je continuais à me mettre la pression.
Heureusement pour moi, Tasia était là pour moi. Même en compétition elle prenait le temps de me voir et de m’écouter (avant qu’elle soit sa coach). Cette dernière année, elle était là tous les jours moi.Ca t’a fait quoi, donc, d’avoir 9e l’année dernière ? Ca m’a littéralement anéanti d’avoir été 9e ! Je n’ai rien à côté du Crossfit, donc on se bat pour quelque chose et si on ne l’obtient pas, il reste plus rien. Donc là, ca a été vraiment compliqué.
Comment faire pour regagner de la confiance en toi ? En ce qui concerne juste le Crossfit, c’est simplement de le faire redevenir fun. Les derniers Games n’étaient absolument pas fun pour moi. Tellement pas que j’étais tellement frustrée que je ne me rappelle même pas de tout.
L’objectif pour moi c’est de redevenir la Haley de 2016/2017, retrouver du plaisir dans ce que je fais. Et si je veux refaire de la compétition, il faut que j’y retourve du fun.Est-ce que ce qu’il se dit les médias spécialisés a un impacte sur toi ? Quand j’étais plus jeune je regardais ce qui était diffusé sur Crossfit.com et les autres émissions spécialisées. Mais à partir du moment ou ca a eu trop d’effet sur moi, j’ai arrêté.
Quelle est ta relation avec les réseaux sociaux, et Instagram ? Au début c’était sympa, j’avais de plus en plus de followers. Ca me permet aussi d’avoir une plateforme de communication aujourd’hui. Mais c’est vrai que aujourd’hui c’est différent, c’est devenu vraiment toxique surtout pour les jeunes filles. Y’a trop de gens qui postent des choses fausses et ça a de l’impacte sur les jeunes. Même moi, au final, ce que j’ai posté n’avait rien à voir avec ce que je vivais.
Les gens sont méchants, ils sont tout le temps quelque chose à dire. Ca a de l’impact sur moi, mais j’essaie de changer la façon dont j’utilise les réseaux sociaux.
Je suis encore jeune et je passe quand même beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, car beaucoup d’autres compétiteurs avec qui je m’entends bien y sont. Donc j’essaie de supprimer pas mal de comptes qui au final ne m’intéressent pas.Qu’est ce qui s’est passé avec tes troubles alimentaires ? Je comptais mes macros dans la cantine du lycée à 14 ans ! C’est comme ça que ça a commencé, j’étais jeune. Mais ca c’est vraiment accéléré en 2020, j’aurais dû aller chercher de l’aider mais je ne l’ai pas fait. Pendant les Games 2020, j’étais vraiment au plus mal, personne ne savait mais je savais que c’était à cause de ce que je m’étais fait.
J’étais obsédé par mon apparence, je voulais rester skinny quoi qu’il arrive.
Aujourd’hui, je ne sais même pas comment j’ai fait pour tenir les 3 dernières années.
En 2021, la veille des Semies, je me suis pesée et je me trouvais trop lourde. Donc je me suis privée de manger. Et j’ai quand même réussi un PR au Snatch dans cet état, c’est dingue !Comment tu as fait pour en parler ? J’ai fini par aller consulter, Tasia est venue avec moi. J’ai aussi commencé à en parler autour de moi. Maintenant que tout le monde est au courant, j’ai le sentiment que je dois aller mieux et je dois m’en tenir responsable.
Comment tu fais pour aller mieux ? Déjà, aller voir un professionnel pour aller mieux. Ensuite reprendre le contrôle sur ce que je mange ou comment je mange.
Il faut trouver les causes de pourquoi je le fais pour comprendre où j’en suis.
J’ai vraiment envie d’aller mieux, je travaille du pour aller mieux mentalement. Pour pouvoir revenir à un bon niveau mais en étant en forme.A quelle étape est-ce que tu te situes dans ton chemin personnel ? C’est en février que j’ai pris la décision de me retirer de la compétition. Même si au début du mois de février je me voyais en compétition. Mais ça n’allait vraiment pas bien, ma famille s’inquiétait, mes amis et partenaires d’entraînement s’inqiuétaient. J’ai pris la décision de prendre du temps pour moi en février.
Donc j’en suis encore au début..
J’ai besoin de redevenir la Haley que j’étais quand j’avais 14/15 ans.
La totalité de l’interview, en anglais
Crossfit Games Podcast Ep 89- Quarts de finale récap avec Adrian Bozman (50min)
On a déjà beaucoup parlé des Quarts, donc on ne va pas se faire tout l’épisode. Juste pour le fun, on va voir ce que “Boz” avait à dire au sujet des V-ups.
Pourquoi les V-Ups pendant les Quarts ? Déjà il y a plusieurs choses à prendre en compte pour les V-Ups. N’importe qui, qui pratique le Crossfit depuis un certain temps sait que les V-Ups sont techniques et compliqués et qui ont beaucoup d’intérêts en entraînement.
Si on prend les mouvements d’extension de hanche, on en a vraiment beaucoup : le deadlift, les mouvements d’haltérophilie, le travail aux KB et pleins d’autres choses que l’on peu travailler.
On a essayé de trouver la manière de “contrer” cela justement, et il n’y a pas 36 solutions de le tester en compétitions. Donc je me suis dit que c’était moyen d tester un peu de profondeur sur ce type de mouvement. Et que c’était donc le moment de l’introduire dans cette phase de la compétition.
Pendant la conférence de presse des Open, on a justement eu une question sur les V-ups, vu qu’on ne les avait faits avant.
Sur la partie des V-Ups, Adrian Bozman est aussi revenu sur le sujet des standards de ce mouvement, qui a généré beaucoup de conversations.
Le contenu vous plaît, vous aimeriez en savoir plus ou voir d’autres podcasts dans cette newsletter, n’hésitez pas à commenter.